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Jouer en LCS est aujourd'hui encore et toujours à la mode. Qu'importe les moqueries ou le manque d'opportunités pour les talents locaux américains et canadiens, la ligue Nord Américaine continue de ressembler à une grande mosaïque multicolore. On y retrouve actuellement des Coréens bien connus, une colonie danoise qui n'en finit pas, des Australiens en pagaille, des Argentins, des Allemands, un Italien et même un Turc ! Malgré la règle qui limite la titularisation à deux joueurs importés par match, les équipes continuent de recruter à l'international et trouvent toujours des combines pour contourner les règles. La gymnastique n'est pas facile, mais les structures sont devenues des véritables expertes juridiques sur League of Legends !
C'est 100 Thieves qui a réussi le dernier joli coup en date. En recrutant le midlaner allemand Felix "Abbedagge" Braun, certains fans criaient à l'erreur de calcul, puisque l'équipe compte déjà dans ses rangs le Coréen Kim "Ssumday" Chan-ho et Turc Can "Closer" Çeli. Sauf que tout était parfaitement calculé, puisque Ssumday vient d'obtenir le statut de résident LCS. Il est toujours coréen, mais ne compte plus comme un import. Cette petite magouille juridique est surtout un coup de maître, puisqu'il n'est pas si facile que ça d'obtenir le statut de résident LCS aujourd'hui. Il existe plusieurs méthodes selon les situations, mais les cas comme Ssumday restent très isolés.
Des règles durcies avec le temps
- Avant septembre 2014 : à l'époque, il n'y avait pas autant de mouvements internationaux et le statut de résident était très volatile. Les joueurs pouvaient ainsi choisir leur région (ligue) de résidence au début de leur carrière professionnelle et changer de manière flexible. On appellera ces cas les plus anciens des "papys résidents".
- Septembre 2014 : les transferts internationaux commencent à prendre de l'ampleur et des joueurs comme Søren "Bjergsen" Bjerg (Danemark), Maurice "Amazing" Stückenschneider (Allemagne), Yu "XiaoWeiXiao" Xian (Chine) ou encore Shin "Seraph" Woo-yeong (Corée) sont arrivés. Pour éviter les abus, Riot Games décide d'imposer un minimum de deux ans de résidence (4 splits) pour obtenir le statut de résident LCS. Les cas de papy résidents sont classés et fermés.
- 2016 : le temps de résidence nécessaire pour obtenir le statut passe de 2 ans (4 split) à 4 ans (8 splits) mais seuls les joueurs qui jouent déjà en LCS (ou sur la scène nord-américaine) peuvent continuer à utiliser cette procédure qu'on appellera ici les résidents importés. A partir de 2017 le statut ne se basera plus sur la résidence de jeu et l'ancienneté mais sur le statut légal (nationalité, type de visa, green card...). Plus aucun résident importé" ne peut être créé.
La nouvelle régulation de 2016 aurait pu freiner la course aux imports aux LCS avec des règles qui sur le papier se sont durcies. Mais dans la réalité... Le flux n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui ! On trouve par exemple des équipes comme Team Liquid qui se présente avec un seul titulaire américain dans l'équipe et 2 Danois, 1 Coréen et 1 Britannique.
Comment obtenir le statut de résident LCS aujourd'hui ?
Les joueurs qui ne sont pas nord-américains peuvent toujours venir jouer en LCS. Premièrement, les équipes ont encore le droit d'avoir deux joueurs importés. Deuxièmement, les structures redoublent d'imagination pour repousser les limites et jouer avec les règles. Si les LCS se donnaient autant de mal pour remporter les Worlds que pour contourner les règles d'importation, ils seraient multiples champions du monde pour sûr !
- Les joueurs qui profitent de l'ancien système : aujourd'hui, il y a encore beaucoup de "résidents importés" actifs qui ont joué assez tôt en LCS (avant 2017) et suffisamment longtemps pour obtenir le statut de résident. Ce sont des joueurs comme Nicolaj "Jensen" Jensen (novembre 2019) ou Heo "Huni" Seung-hoon (décembre 2020). L'espèce des résidents importés se fait de plus en plus rare, mais certains joueurs restent éligibles à cette procédure spéciale, s'ils se retrouvaient une équipe en LCS (Reignover, Froggen, Rush, Pirean...).
- Les joueurs qui viennent de la région Océanie : avec la dissolution de la ligue océanienne (OPL), les joueurs océaniens d'hier, d'aujourd'hui et de demain ont tous obtenu le statut de résident en LCS. Ce qui explique pourquoi on retrouve aujourd'hui autant de joueurs australiens (Mitchell "Destiny" Shaw) ou néo-zélandais (Lawrence "Lost" Sze Yuy Hui ) en LCS et en ligue académique.
- Les joueurs qui changent leur nationalité, obtiennent une Greend Card ou un visa spécial : des cas rares mais qui existent comme Choi "huhi" Jae-hyun (juillet 2018) ou Ssumday récemment.
Enfin, il existe le cas théorique des joueurs résidants dans des pays sans ligue (Moyen-Orient, Afrique du Nord...). Ces situations ne se sont pas encore présentées et Riot Games ne s'est pas clairement exprimé à ce sujet.