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L'histoire de GeT Right : le GOAT de CSGO - MGG Story

L'histoire de GeT Right : le GOAT de CSGO - MGG Story
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Après 14 ans de carrière et un palmarès que personne dans l'histoire de Counter Strike n'est en mesure d'égaler, le Suédois Get_Right a finalement pris sa retraite en janvier 2021, l'occasion pour nous de revenir sur son parcours.

Script de la vidéo :

Sur tous les jeux, il y a une superstar. Le joueur dont tout le monde a entendu parler, un joueur qui non seulement s’est hissé au sommet mais qui y est resté si longtemps que même une fois que ses performances ont commencé à baisser, il continue à servir d’étendard à la scène.

Y a quelques jours, toute la scène CS s’est rassemblée pour rendre un hommage, parce que leur superstar à eux prenait finalement sa retraite. Ce joueur qui s’en va c’est Get_right, et si vous savez pas quel genre de carrière il faut avoir pour que tout Counter-Strike prenne note de votre départ, on va vous le raconter.

Quand Get_right avait 9 ans, qu’il venait de découvrir CS et que tout le monde l’appelait encore Christopher, il apprend qu’un Suédois comme lui emmène l’équipe SK face aux meilleurs joueurs du monde. Cette personne c’est Heaton. C’est l’un des plus grands noms de CS 1.6. Il est l’un des tous premiers joueurs professionnels suédois et à cette époque, il devient l’idole du jeune Christopher.

C’est probablement pas une très bonne idée de veiller jusqu’à 4 heures du matin pour regarder Heaton jouer en direct depuis les États-Unis quand on est en primaire, mais Christopher l’a fait quand même.

8 ans plus tard : Christopher a plongé un nombre parfaitement inacceptable d’heures dans CS, il a maintenant 17 ans. Entre temps, il est devenu Get_right : d’équipe amateur en équipe amateur, il se fait les dents en tournoi.

Il fait une grosse performances dans une petite LAN locale qui s’appelle "Rendez-vous 24" et fait forte impression à un recruteur de Begrip. Begrip, c’est pas encore une grosse team suédoise comme SK ou NIP, mais pour la première il est dans une team qui peut prétendre mettre les pieds à un event international et justement, y a l’un des plus gros tournois de l’année qui s’annonce : l'ESWC.

Un qualifier est organisé pour savoir quelles sont les meilleures équipes de Suède à envoyer à l'ESWC, Begrip tombe tombe contre NIP et chez NIP, y a Heaton.

Alors oui, Heaton commence à se faire vieux et, à ce moment-là, NIP a un peu perdu de sa superbe. Mais sur le papier ils sont sensés détruire Begrip. Sauf que Get_right a joué comme un fou. Tellement comme un fou qu’il a renversé NIP.

Cela a lancé la carrière de Get_right : parce quand un random — qui jouait en amateur jusque là — retourne un match contre l’escouade où il y a Heaton, le monde est obligé d’en prendre note. Et puis, suite à cette qualif ratée Heaton a décidé qu’il était temps de prendre sa retraite. Ce qui veut dire que Get_right a lancé sa carrière en mettant fin à celle de son idole, ce qui est quand même fou.

Ironiquement, la conséquence la moins notable de ce match, ça a été d’envoyer Begrip à l'ESWC : parce que c’était des gosses qui jouaient leur première compet' internationale, qu’ils ont pas du tout tenu la pression et qu’ils s’y sont fait détruire.

A partir de là, Get_right va découvrir qu’au plus haut niveau, il y a toujours des problèmes de roster ou d’organisation et que pour avoir un palmarès il ne suffit pas d’être talentueux, faut aussi être dans la bonne équipe au bon moment. Il a d’abord rejoint NIP pour remplacer Heaton, mais la direction de NIP ne savait pas ce qu’elle voulait faire, et pas longtemps après, l’équipe a fermé. Alors il est allé chez SK, mais il y avait déjà un groupe très uni de joueurs plus anciens et on l’a quasiment pas laissé jouer.

Il a finalement eu de la chance quand il est passé dans le viseur d’une organisation très prestigieuse, qui est historiquement douée pour dénicher et développer des talents et qui avait besoin de nouvelles recrues à ce moment-là : Fnatic.

Ce roster s’est révélé être l’environnement parfait pour développer les talents de Get_right. Il a peut-être obtenu sa place parmi les pros en battant Heaton mais il est devenu l’un des meilleurs joueurs du monde chez Fnatic.

D’ailleurs, qu’est ce qui rend Get_right spécial quand il est dans un match ? D’abord, son spray control. Et ensuite, sa façon de lurker. Lurker, ça consiste à se balader tout seul en avant sur la map et attraper les adversaires lorsqu’ils ne s’y attendent pas. Soit en arrivant d’un angle imprévu quand le reste de l’équipe est en attaque, soit en tendant des embuscades pour empêcher les rotations.

Exemple : dans un match de 2016 contre Na’vi (voir la vidéo ci-dessus), l’équipe de Get_right attaque en A pendant qu’il se dirige tout seul vers Tunnel, il attrape Edward qui tente d’empêcher l’avancée des autres. Il met ensuite un push assez agressif mais fructueux sur Guardian. Avant de retourner Tunnel parce que c’est le genre d’espace fermé que les lurkers adorent occuper. Ce qui lui permet d’attendre Flamie.

C’est un round que Get_right a remporté tout seul en surprenant Edward, en étant imprévisible avec Guardian et en tendant une embuscade à Flamie. Et à ce moment-là c’est un style qu’il a eu beaucoup de temps pour perfectionner parce que voilà quasiment la même action au même endroit, 7 ans plus tôt. Ca va juste un peu plus vite.

Un lurker ça doit avant tout avoir le sens du timing, et à ce jeu là Get_right avait cet espèce de sixième sens qui lui permettait de savoir où étaient les adversaires et quand leur tomber dessus pour qu’ils ne puissent rien faire.

En 2009 Fnatic est très clairement la meilleure équipe du monde. Ce qui veut dire que Get_right n'a mis que deux ans à passer des cybercafés de Suède au sommet de la discipline. En 2010, un site du nom d’HLTV décide de sortir un classement des 20 meilleurs joueurs de l’année. Get_right est déjà le meilleur joueur à l’ouest, mais l’ère du CS slave a commencé et il se fait chiper la première place en 2010 par l’Ukrainien Markelov et en 2011 par le Polonais Neo.

A ce moment-là, Get_right est déjà un vétéran de la scène, reconnu comme l’un des meilleurs depuis des années : il est allé à tous les gros tournois et il en a remporté la majorité. Dites-vous que la phase légendaire de sa carrière, celle dont tout le monde a entendu parler, n’a pas encore commencé.

Pour qu’elle commence, il va d’abord falloir aller au plus bas. Des tensions chez Fnatic l’obligent à déménager chez SK. Mais on a parlé de la montée en puissance du CS slave : à cette époque, la présence de l’équipe ukrainienne Na’Vi et de plusieurs escouades polonaises en tournoi rendent la compétition bien plus serrée et les titres bien plus rares. Un an après, SK n'a pas remporté un tournoi majeur et quand ils échouent à sortir du Group Stage à la Dreamhack, SK décide d’arrêter les frais et drop le roster.

Ca ne fait jamais plaisir de se faire remercier, mais c’était probablement le meilleur timing pour se faire drop de toute l’histoire de l’esport. Parce qu’on est en 2012, que l’ère du premier Counter Strike touche à sa fin, et que Valve n’est plus qu’à 2 mois d’annoncer le futur.

Get_right, qui est en train de jouer à la béta de CS:GO, reçoit un coup de téléphone d’Heaton. Il travaille pour Ninjas in Pyjamas : la société veut revenir sur CS, mais pas sur CS 1.6 : ils veulent être les premiers sur CS:GO. Get_right est recruté aux côté de forest, xist, fiflaren et Friberg

NIP est la première équipe majeure à opérer à 100% la transition sur CS:GO. Ils espéraient qu’avec un ou deux mois d’entraînement en plus par rapport aux autres, ils auraient l’avantage pendant les premiers gros tournois.

Le truc c’est que, ils n'ont pas juste eu l’avantage pendant quelques tournois. NIP va jouer pendant 8 mois en remportant 100% des LANs où ils se rendent, et en ne lâchant pas une map.

Ça fait 87 cartes gagnées d’affilée et c’est la série la plus dominante de toute l’histoire de Counter-Strike. Réalisez qu’aujourd’hui, ça fait des années qu'on n'a pas vu une équipe remporter un tournoi sans perdre au moins quelque cartes au passage. NIP l’a fait, et pas sur un tournoi. Sur 10 tournois, sur une période de 8 mois. A ce niveau, c’est même plus de la dominance, ils étaient les seuls du monde à jouer à CS et les autres se débrouillaient derrière comme ils pouvaient.

Certes, la série a été en partie rendue possible parce que leurs principaux concurrents ont eu du retard, mais ça ne suffit absolument pas à expliquer 8 mois de pure invincibilité. La line-up NIP était phénoménale. Forest était le deuxième meilleur jouer du monde et Get_right était de très loin le meilleur. Il a pris la première place au classement HLTV en 2013 et en 2014. Et très honnêtement, il aurait dû l’être en 2012, mais y a pas eu de classement cette année là.

Pour n’importe quelle équipe, la concentration de talent de NIP était bien trop oppressante. Quiconque ne se faisait pas instantanément headshot par Fifflaren et Forest finissait par se faire attraper par Get_right qui rodait à travers la map : à ce moment là, il avait sublimé son style de lurking et il avait cette façon presque surnaturelle d’être toujours dans le dos de ses adversaires. Ajoutez à ça le fait que NIP n’était faible sur aucune map et que ça ne servait donc à rien de leur ban une map ou une autre... Tout ça ensemble explique qu’en 2012 et 2013, les NIP n'étaient pas juste dominants, ils étaient intouchables.

Et surtout, il a fait tout ça en se battant contre la maladie de Crohn. C’est une chose d’être le meilleur au monde, mais c’en est encore une autre de réussir à l’être alors que tous les matins tu peux te retrouver paralysé par la douleur parce que ton traitement ne marche pas.

Il faut attendre fin 2013 pour que NIP arrête de gagner presque automatiquement tous ses tournois et cela arrive au pire moment pour Get_right parce que Valve vient de créer les majors : il s’agit des tournois les plus prestigieux qui soient, la distinction suprême pour la carrière de n’importe quel joueur et évidemment, l’unique chose qui manque à la carrière de Get_right.

A ce moment là, NIP n’est plus intouchable mais c’est toujours une top team. Ce qui est peut-être encore pire pour eux au final, puisqu’ils vont tragiquement perdre deux finales de major coup sur coup.

La plus grosse partie de 2014 s’écoule et le niveau de NIP est clairement en baisse. Get_right a plus que quiconque conscience de cette baisse de forme parce que quand NIP réussit finalement à arracher une finale de major à Fnatic, ce que tout le monde voit, c’est l’émotion d’un vieux champion qui a vraiment cru qu’il n'allait jamais pouvoir soulever ce trophée.

Get_right a continué à jouer pour NIP jusqu’en 2019. Les Ninjas n’ont jamais retrouvé leur gloire passée, mais il leur est arrivé à plusieurs reprises de créer la surprise en attrapant un tournoi majeur, souvent sur les épaules de Get_right qui a conservé extrêmement longtemps sa capacité à expédier d’incroyables clutchs.

Même quand il est devenu inenvisageable pour NIP de garder Get_right, vers fin 2019, il est parti jouer en Amérique nord chez Dignitas, où il a retrouvé son ami forest.

Et c’est assez simple de voir pourquoi il s’accroche à la compétition comme ça alors que pour beaucoup il aurait pu prendre sa retraite avec les honneurs y a très longtemps. C’est parce qu’il vit pour ça. C’est facile de l’oublier parce qu’il était encore actif l’année dernière mais c’est un vraiment un vieux de la vieille qui a décidé d’aller dans l’esport à une époque où y avait ni fame ni argent à s'y faire. Il appartient à cette espèce qui s’entraîne 80 heures par semaine et qui monte sur scène pendant des années pour rien d’autre que l’extase de la victoire. D’ailleurs, en cela, il rappelle d’autres monstres sacrés d’autres disciplines.

Get_right, c’est 14 ans de carrière, le seul joueur à avoir été considéré comme le meilleur du monde sur plusieurs itérations différentes de CS, la plus grande série de victoire de l’histoire de Global Offensive, 5 finales de major alors que l’apogée de sa carrière était derrière lui et d’occasionnels éclairs de génie encore bien des années après.

Alors forcément quand il a finalement confirmé en janvier 2021 qu’il partait à la retraite, le monde de CS tout entier s’est dit qu’il l’avait bien mérité.

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Augustin HELIOT
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