Quand on achète une loot box sur Counter-Strike : Global Offensive, on sait ce que l'on dépense, mais on ne sait jamais ce que l'on va gagner. On peut donc avoir de bonnes comme de très mauvaises surprises. Si, avec le système d'échange et de revente pleinement intégré au jeu, chacun peut espérer s'y retrouver, cela repose tout de même sur un principe de loterie. D'ailleurs, le Sénat britannique a préconisé que ces lootboxes soient considérées comme des jeux d'argent ; demandant par conséquent qu'elles suivent les mêmes règles que ces derniers. Soit une prise de position plus protectrice, mais bien plus contraignante pour des jeux comme CS:GO, Overwatch, FIFA ou encore Team Fortress 2, pour ne citer qu'eux.
Les coffres à butin, un jeu d'argent ?
Le débat juridique sur la question est légitime. Et la réponse n'est pas uniforme, puisqu'elle dépend de la législation en vigueur suivant le pays où l'on se trouve. Il faut dire qu'en termes de mécanique, fortes sont les similitudes entre ouvrir une loot box, jouer au casino ou gratter un Astro acquis au PMU du coin. On dépense de l'argent, pour obtenir un contenu aléatoire en espérant gagner quelque chose de grande valeur, qui peut dépasser la somme initiale payée. La petite différence, c'est qu'en ouvrant un coffre à butin dans un jeu, on est tout de même assuré de ne pas repartir totalement bredouille. Mais si on est honnête, parfois c'est tout comme !
Dans tous les cas, la Belgique a pris une position très ferme et inédite en Europe. Elle a en effet classé les lootboxes dans la catégorie des jeux d'argent après avoir enquêté sur différentes licences comprenant CS:GO, Overwatch et FIFA 18. Elle pointait du doigt les dangers potentiels (addiction, endettement...), sur une audience potentiellement jeune et irresponsable financièrement.
Ainsi, depuis 2018 dans le plat pays, les lootboxes sont affiliées aux jeux d'argent et se doivent de suivre les mêmes lois. Elles sont donc interdites aux mineurs et les exploitants encourent jusqu'à 5 ans de prison et 800 000 euros d'amende.
Le Royaume-Uni pourrait aussi passer le cap
Une commission d'enquête de la Chambre des Lords s'est penchée sur la question récemment. Elle a étudié, puis rendu son rapport. Celui-ci préconise de prendre le même chemin que la Belgique. Si rien n'est encore effectif, c'est un premier pas qui ouvre une potentielle évolution juridique.
Clairement, si cette décision venait à être confirmée, les jeux vidéo seraient impactés et contraints dans leur système économique au Royaume-Uni. Le rapport évoquant les points suivants :
- Pas de publicité dans les endroits et les événements sportifs et possiblement esportifs. En sachant que sur Counter-Strike, beaucoup de streams de tournois font de la publicité autour de skins à parier et à gagner, cela pourrait poser problème.
- Interdiction de vente de loot box à des mineurs âgés de moins de 16 ans. Une décision très contraignante, cette catégorie étant une grosse consommatrice de ce type de contenu.
- Limitation de la vitesse d'ouverture des coffres à butin. Il serait impossible d'ouvrir plus rapidement les lootboxes que de jouer à une machine à sous dans un casino.
C'est donc une question juridique qu'il ne faut pas prendre à la légère. La France quant à elle étudie encore la question, mais ne s'est pas encore vraiment prononcée. En attendant, il s'agirait de ne pas claquer toutes vos économies dans des lootboxes, à vos risques et périls.
Peut-il y avoir une meilleure victoire que celle qui t’accorde une place à un Major, qui t’envoie en finale d’un tournoi très important, et qui t’octroie très certainement une future place de numéro un mondial au classement HLTV ? Nous, on croit que la question elle est vite répondue.
