Les qualifications régionales sont loin. Voilà plus de trois semaines que Huni n'a plus pleuré en match. Pas la moindre larme, ses camarades s'interrogent. Ça avait si bien marché.
Là, il rigole et il fait ses blagues. Ce sont les premiers symptômes. Il raconte même qu'il peut rejouer Tristana s'il le faut. Son cas a l'air plus sévère qu'il n'y paraît.
Il n'arrête pas de parler de SKT T1. Qu'à une époque, il jouait dans cette équipe et qu'il était l'un des meilleurs au monde. Lésions post-nostalgiques.
Il raconte aussi qu'il a hâte de retrouver Fnatic car Rekkles lui manque et qu'il le trouvait sympa. Le docteur est formel : troubles affectifs, déformation de la réalité.
Dans son sommeil, il hurle « UOL !, UOL ! ». Encore des cauchemars, sans doute.
0-6. C'est l'accident. Le patient reste figé, sourire au lèvre. On vient de diagnostiquer un état végétatif permanent.
Fin des poules, Jensen tweete pour s'excuser, comme il en a l'habitude. « I fucked up ».
C'est pour résumer toute sa tournée européenne où, comme tout le temps, il aura joué Leblanc, Syndra et Orianna. Ça ne devait pas être sa méta cette année...
Jensen se distingue par sa polyvalence. En plus d'être imprévisible sur la Faille. Et, en effet, quelle ne fut pas la surprise d'Invictus Gaming de voir, lors d'un match décisif, l'ex-Cloud9 danser sur cette ward au bot. Avec son meilleur champion, sa Leblanc évidemment.
Un champion né pour leurrer ses adversaires. Jensen le sait.
On peut d'ailleurs aisément — avec un peu de pratique tout de même — lire sur les lèvres de l'intéressé à ce moment très précis : « Je vais bait la Qiyana avec ma Leblanc, je vais me coller au mur pour l’appâter les ga... ».
Après, il souffle.
« Jour 4. Mes drafts sont de plus en plus ignobles. Je suis en train de devenir une caricature de moi-même mais je suis obligé.
J'ai fait tout ce qui était en mon possible, mais c'est trop dur. Je n'y arrive plus ! 0/7/4 avant-hier ! J'ai bien commencé par lui donner Heimer pour le mettre en confiance dès le début, classique. Ça a duré 47 minutes contre Hong Kong ! Mais sa Cassio contre G2, j'avais envie d'arrêter le métier. Un an que je bait en interview pour ça, vraiment ?
Et puis il est méga creepy man. Il est encore entré dans ma chambre sapé en Karma hier, pour me demander si je préférais pas plutôt sa Sivir livreuse de pizzas. Tu sais jouer ni l'une ni l'autre de toute façon ! Je craque.
Comment je peux regarder le petit Deftly dans les yeux moi ? Il a cent fois son niveau. Je ne sais plus quoi faire. Tout à l'heure, il m'a dit avec un grand sourire dans l’ascenseur qu'il allait, je cite, « carry » contre Griffin la prochaine fois. Là, j'ai compris que j'aurais mieux fait de reprendre la boucherie de papa.
Si le Belge me lâche sur ce coup-là, je ne passe pas l'hiver. C'est vraiment mon dernier espoir.»
« Je donnerais n'importe quoi pour faire marche arrière. Je suis prêt à diviser mon salaire par dix, je prendrai Hanwha Life Esports si il le faut, ou même la LMS ! »
Les derniers mots de CoreJJ, repêché à huit kilomètres des côtes allemandes ce matin en tentant de rallier l'Asie à la nage.
Quelques jours avant le coup d'envoi des groupes, Doublelift tweet, ironique, à son habitude : « Vraiment malheureux que la Saison 4 de Rick & Morty sorte le 10 novembre, qui est la date où nous jouerons la finale des Worlds *pensif* ».
C'est comique. Tout le monde aime Rick & Morty et Doublelift aussi. Farceur, il y a entre les lignes une petite blague comme quoi il va aller jusqu'en finale. Vous l'avez eu ? Haha.
La dernière fois, il a retweet une personne qui disait apprendre l'Anglais et qui avait écrit ‹‹ Couldn't make out of groups ››. Mort de rire les gens, vous auriez du voir ça !
Après la première rencontre contre Invictus Gaming, Doublelift a tweeté, encore. Il n'a pas pu faire de plays et son équipe a fait beaucoup d'erreurs de macro. Vraiment impayable Peter !
ll est drôle Doublelift, il a fait cinq phases de poules consécutives et tout le monde rigole.
Qu'est-ce qu'il est fort.
On a trouvé la cachette du journal intime de notre ami Carlos "Ocelote" Rodriguez Santiago, vous savez, le fantasque boss des G2 Esports. Chaque jour, on vous partage ses pensées sur ces Worlds de League of Legends ! Aujourd'hui, il revient sur l'histoire du logo de son équipe.
