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Rainbow Six : Entrevue avec Elemzje de la Team Secret

Rainbow Six : Entrevue avec Elemzje de la Team Secret
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À 23 ans, Bryan Tebessi possède un énorme curriculum vitae sur Rainbow Six. Pendant que tu postes des messages «LFT» sur Twitter, l'officier de la Team Secret a un vécu qui lui ouvrirait les portes de n’importe qu’elle équipe de Pro League - ou presque.

Rainbow Six : Entrevue avec Elemzje de la Team Secret

On l’aime ou on le déteste, mais il n’attend pas pour tracer sa route.

C'est le fruit d’un corpulent labeur, d’un amour inconditionnel pour une discipline, mais aussi d’un caractère bien trempé. Celui de la gagne, du dépassement de soi et de l’exigence qui peut parfois pousser à ne pas mettre les (bonnes) formes. Elemzje, sur Rainbow Six, c’est l’histoire d’une carrière que l’on pourrait déjà résumer en trois cycles de réussites et d'échecs.

À commencer par 2016 : une année riche en résultats sur tous les plans, alors que la discipline faisait à peine son apparition. Puis est venu 2017 : une annuité marquée par trois saisons vierges en Pro League, au sein des meilleures équipes françaises. Jusqu’à ce retour d’entre les morts, en 2018, avec l’engagement chez Team Secret, des prestations internationales époustouflantes, des victoires et des titres. Reste que même si 2019 a plutôt mal démarré pour lui et son groupe, Elemzje semble avoir exorcisé ses vieux démons, bouclant la dernière page d’un livre pour en entamer un nouveau.

Son passé, la Team Secret, sa relation avec la France, la Gamers Assembly... L’esthète nous raconte.

Tu es l’un des rares joueurs, engagés au plus haut niveau, à avoir disputé les toutes premières GO4 - qualificatives pour la première édition de Pro League. Au départ, avec Aera-esport, vous les aviez survolés. Puis, sur l’ensemble de l’année 2016, saison après saison, votre roster est passé de cinquième à troisième, jusqu’à cette seconde place du Championnat européen. Quelles étaient les principales forces de cette équipe (en grande partie du temps composée d'Enemy, Panix et Meepey) ? Pourquoi était-elle aussi performante ?

Je pense que la force de cette équipe résidait dans le calme et la bonne communication, en toutes circonstances. De plus, nous nous entendions super bien les uns avec les autres - et cela renforçait notre jeu d’équipe de manière incroyable. Après, bien sûr, l’équipe était composée de 5 mecs qui savent mettre des têtes. Donc forcément, ça marchait.

Votre cycle d’équipe a atteint son paroxysme en finale mondiale de la Pro League Saison III, que vous concédez aux Américains de Continuum. Comment s’est déroulé le match dans ta tête ? As-tu vécu de nouveau une telle déception par la suite ?

Pour être honnête, je ne me suis jamais aussi bien senti dans un autre match. J’avais l’impression d’être sur un nuage, que personne ne pouvait me toucher. Malheureusement, le match ne s’est pas terminé comme je l’avais rêvé. J’en ai souffert, pendant longtemps, très longtemps, trop longtemps… C’est d’ailleurs ce qui m’a coûté ce manque de performance, hors Coupe de France, en 2017. Je n’avais plus confiance en moi et je sentais que mon niveau baissait. Et puis quand j’ai rejoint IDK, j’ai décidé de faire une croix sur tous ces mauvais souvenirs, d’aller de l’avant. J’ai réussi et maintenant je me sens mieux dans mon jeu et dans ma vie.

Que doit-on retenir de tout ça ?

Ne laissez pas les échecs vous détruire et continuez de vous battre.

Comme tu l’as évoqué : 2017 aura été difficile pour toi, avec des passages par tous les principaux rosters de la scène française encore en activité aujourd’hui. Aux côtés de Enemy et Revan chez Vitality ; de Biboo et Spark chez Supremacy ; ou encore de Liven, Renshiro et Joghurtzz chez Millenium. Sans grande réussite à chaque fois. Comment l’expliquer ?

Je pense que je ne suis tout simplement pas fait pour évoluer dans une équipe 100 % française. Les équipes européennes me conviennent mieux.

C’est donc ce qui t’a poussé à prendre la lourde décision de repartir de zéro, en Challenger League, avec un roster Européen...

Dans un premier temps, il s’agissait d’une équipe européenne et je voulais m’écarter au maximum de la France. Et dans un second temps, l’équipe me paraissait très forte sur le papier. Je savais dès le début qu’on gagnerait la Challenger League.

Bizarrement, tes meilleures performances ont toujours été réalisées en conjuguant tes forces à celles de Meepey. Quelle est votre relation en tant que joueurs et coéquipiers ?

Je m’entends vraiment très bien avec meepeY. C’est un petit peu comme mon mentor sur le jeu. Quelqu’un que je respecte énormément et qui m’a appris beaucoup de choses - autant sur le plan stratégique que psychologique.

Du coup, retrouves-tu des similitudes de travail, de mentalité ou autres, propre à l’époque PDucks, aujourd’hui dans la Team Secret ?

Oui, plus ou moins. C’est-à-dire qu’on n’essaye pas de privilégier la stratégie par rapport au team play. Donc on aura toujours de l’improvisation et de la folie.

Une autre pièce fondamentale de l’équipe se trouve en la personne de LeonGids. Est-ce un prodige ? A-t-il atteint son plein potentiel, ou a-t-il encore une grosse marge de progression selon toi ?

LeonGids est un joueur qui nous apporte beaucoup. Autant par le fait qu’il frag, que par les calls ou redirections qu’il peut parfois faire. Mais il a encore beaucoup à apprendre. Je dirais qu’il est à 80 % de ses capacités.

Stizze est un peu plus discret, mais réunit lui aussi de formidables qualités. Penses-tu qu’il est sous côté ?

Clairement, je pense que Stizze est sous côté. C’est un joueur très bon et très complet, qui avait besoin d’une équipe saine dans laquelle évoluer.

Après avoir concrètement roulé sur la Challenger League S7 ; gagné la DreamHack Valence ; réalisé un Top 4 au Six Major de Paris et finit sur le podium de la Pro League S8, vous êtes cette saison relégable dans le championnat et avez manqué le Six Invitational. Quelles sont les principales raisons de ces soudaines grosses baisses de performances ?

Je pense que ce manque de performances est tout simplement dû à la mauvaise ambiance générale qui était présente dans l’équipe après le Paris Major.

Pour remédier à tout cela, vous avez recruté le surprenant Fonkers. Pourquoi l’avoir pris lui et pas un autre ?

Nous avons décidé de prendre Fonkers, car c’était avec lui qu’on avait eu les meilleurs feelings lors des entraînements de test. Il nous avait plutôt impressionnés, donc notre choix s’est logiquement porté sur lui.

Qui dit recrue dit parfois réorganisation. Comment sont répartis les rôles au sein de votre équipe à présent ? Qui gère le Lead, qui sont les Entry, les Supports et les Flex ?

Le lead restera meepeY même si - en réalité - on a tous la capacité de call quelque chose durant le round. Depuis l’arrivée de Fonkers, j’ai laissé un peu plus le devant et je me suis retrouvé en flex. Ce qui ne me dérange pas du tout en réalité, puisque je me sens beaucoup plus libre. Les Entry sont donc Leon et Fonkers ; je suis Flex avec MeepeY et Stizze est le Support.

(©)Pawel Bastrzyk - ESL - Rainbow Six Siege
(©)Pawel Bastrzyk - ESL

Vous avez eu l’occasion de côtoyer les MnM Gaming dans le championnat britannique. Ils vous ont d’ailleurs battu en finale. Que penses-tu de cette jeune formation qui surprend beaucoup en Challenger League ?

Je pense que cette équipe est composée de cinq joueurs talentueux qui peuvent espérer obtenir de bons résultats. Cela dit, l’équipe est jeune et inexpérimentée et c’est peut-être ce qui pourrait leur jouer des tours.

Il y a autant de Français chez Secret que chez LeStream Esport ou Penta Sports. Pourtant, n’as-tu pas l’impression d’être parfois oublié par la communauté française, du fait d’avoir été l’un des premiers à t’expatrier ?

Non, j’ai pas vraiment l’impression d’être oublié par la communauté française. Et pour être tout à fait honnête, je m’en fiche de ce que pensent les autres. Je joue mon jeu, c’est tout.

Tu es - avec Enemy - le tricolore qui a disputé le plus de saisons en Pro League, soit huit participations. Tu es donc bien placé et assez expérimenté pour parler des difficultés que la scène française a traversées ces derniers temps sur Rainbow Six. Qu’est-ce qui flanche d’après toi ? Était-ce prévisible et est-ce pourquoi tu t’es vite tourné vers l’étranger ?

Pour moi, aucune équipe française ne gagnera de titres, à moins que les mentalités changent. Nous, les français, on est toujours là à se plaindre au lieu de donner le maximum pour réussir ce qu’on a voulu entreprendre. Il ne faut pas s’étonner après si on voit d’autres personnes soulever les trophées.

En parlant de trophées, la Gamers Assembly approche et tu dois y participer pour le fun avec Enemy et Revan, deux vieilles connaissances. A-t-on des chances de revoir des stratégies de Aera Esport remises au goût du jour ? (Rires)

En effet, je participe à la Gamers avec Enemy, Aherys, Revan et Noera. On espère faire un bon résultat, mais le plus important reste de s’amuser et de passer un bon moment. Le nom de l’équipe s’appelle « Nice Caveira Play » : je te laisse imaginer comment les rounds vont se dérouler... (Rires)

Plus sérieusement, les Lan françaises ont dû te manquer ? Ta dernière sortie parmi nous remontant à la 6Cup, en novembre 2017…

Oui et c’est exactement pour ça que j’ai accepté la proposition d’Enemy. J’étais à l’aéroport, direction le Danemark, quand Enemy m’appelle et me dit : « Allez Elem ! ça fait longtemps qu’on t’a pas vu sur un tournoi français, je suis sur que ça te ferait plaisir... » Il n’en a pas fallu plus pour me convaincre.

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