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Slay the Spire : Présentation

Slay the Spire : Présentation
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Slay the Spire est un jeu indé qui associe habilement roguelike et draft de cartes. Disponible en accès anticipé, le jeu connait actuellement une certaine hype, et d'ailleurs de nombreux streamers (notamment de Hearthstone) s'y sont mis aussi ! Alors STS ça vaut le coup ?

Slay the Spire : Présentation

Sorti en accès anticipé sur Steam il y a moins de 3 mois (15 novembre 2017), Slay the Spire a su rapidement séduire la communauté. Mega Crit Games, studio américain indépendant implanté à Seattle, nous propose un donjon crawler novateur qui associe subtilement roguelike et deckbuilding.

Visuellement, on pourrait le rapprocher de Darkest Donjon, mais en (beaucoup) plus lisse, dans un style graphique un peu schizophrène qui hésite entre gothique et cartoon. Bref, beaucoup ne sont pas convaincus par le design, mais personnellement ça ne m’a pas dérangé outre mesure, et puis bon, c’est un accès anticipé, donc on peut raisonnablement penser que des améliorations sont prévues. L'ambiance sonore quant à elle, est plutôt réussie, notamment la musique, symphonique, assez épique, teintée d'une once de mélancolie.

On notera aussi qu'une localisation partielle en français est déjà disponible en jeu, mais bien que d'assez bonne facture, elle souffre encore de quelques bugs d'affichage sur les cartes (textes manquants), il est donc préférable, si vous n'êtes pas complètement hermétiques à la langue anglaise, de jouer en VO dans un premier temps.

Le trailer officiel de Slay the Spire

Pour ma part, après une quarantaine d’heures de jeu, je suis toujours aussi emballé, et il me tarde déjà de refaire une run ! Car oui, c’est le genre de jeu qui rend obsessionnel, celui auquel on pense quand on n’y joue pas et qui fait tout oublier lorsqu’on est dedans. Alors mise en garde de rigueur, ce jeu malgré son format de run, est très chronophage ; en effet même si on peut arrêter/reprendre une run en cours à tout moment, la tentation de la finir et d’en relancer une autre est grande ! Mais rentrons dans le vif du sujet.

Slay the Spire

Running Man

Qui dit donjon crawler dit donjon, et donc un univers très codifié, avec son bestiaire, ses trésors et ses pièges. Certains déplorerons un lore assez indigent, mais c'est souvent le lot de ce genre de jeu, les quelques lignes de texte ont vocation à installer une atmosphère, mais n'espérez pas vous sentir impliqués dans une histoire élaborée : ce n'est pas non plus un RPG.

Son système de runs (en gros si vous mourez vous devez recommencer depuis le début) rappellera certainement aux joueurs de Hearthstone les récentes Virées en Donjon, mais avec une différence cruciale : vos points de vie ne reviennent pas au max entre chaque combat et, puisqu’il s’agit d’un roguelike, chaque run accomplie vous octroiera des points d’expérience (au prorata de votre progression). Ces derniers vous permettront, à chaque gain de niveau, de débloquer de nouvelles cartes ou reliques. Et clairement, cette surcouche pseudo-RPG rend le jeu bien plus motivant. De plus, pour peu que vous ayez terminé au moins un acte, une récompense (à choisir parmi 4, à chaque fois aléatoires) vous sera proposée pour débuter la run suivante dans de meilleures conditions, vous conserverez aussi votre Or restant (mais capé à 99 pièces d’or). Il faut donc multiplier les runs pour accéder aux meilleures des 176 cartes et 116 reliques. Vous devrez en outre finir le jeu avec le premier personnage pour débloquer le deuxième.

Enfin, pour les plus acharnés, le jeu dispose aussi d'une sorte de late game encore expérimental : si vous parvenez à tuer les 3 boss finaux aléatoires de l'Acte 3, vous débloquerez le mode Ascension ; divisé par paliers, celui-ci consiste en des runs avec des handicaps et des challenges à la difficulté exponentielle.

Slay the Spire

La map

Slay the Spire

Le jeu est actuellement divisé en trois actes successifs dont, pour chacun d’entre eux, vous devrez parcourir un long chemin parsemé de monstres de tout poil (ou plûmes), qui vous conduira à un gros boss final. Vous avez accès à la carte complète de chaque Acte (générée aléatoirement à chaque run), et vous constaterez que plusieurs chemins sont possibles, permettant d’adapter votre run à vos besoins et/ou votre état, ce choix de parcours est d’autant plus stratégique à partir de l’Acte II, puisque vous aurez peut-être de l’or à dépenser, et suffisamment de cartes pour savoir si vous devez ou non vous confronter aux Elites. Notez qu'entre chaque Acte vous récupérez tous vos points de vie, ouf !

Il y a 6 types de salles avec diverses possibilités de récompenses:

  • Les Monstres communs : un draft de cartes, éventuellement une potion et de l’or.
  • Les Elites : un draft de cartes, une relique, éventuellement une potion et de l'or.
  • Le Marchand : C’est lui qui va vous permettre de dépenser votre Or, en achetant cartes, reliques, potions, mais il donne aussi accès à la destruction de cartes (nous développerons ce point plus loin)
  • Le Feu de camp : C’est ici que vous récupèrerez vos points de vie (enfin, 25% de votre total max de PV) et que vous améliorerez des cartes (d’autres options peuvent être débloquées via des reliques)
  • Le Coffre : Il y a un étage de coffres à tous les actes, ils contiennent généralement une relique.
  • La Salle mystère : Indiquée par un « ? » c’est une salle aléatoire parmi les 5 décrites ci-dessus,, mais elle peut aussi être le théatre d'events (tout aussi aléatoires) «scénarisés», qui vont souvent vous forcer à faire des choix ; la récompense sera en outre, à la hauteur des risques pris (ou pas). Des salles à visiter avec modération donc, notamment si la RNG a tendance à vous vouloir du mal (!)

Et pour finir, le Boss final, qui en plus des loots d'usage vous permettra d'ouvrir un coffre contenant une Relique d'un set restreint.

Slay the Spire
Slay the Spire
Slay the Spire
Slay the Spire

Du deckbuilding à la volée (draft)

Pour poursuivre la comparaison avec les Virées en Donjon Hearthstone, vous commencerez également la partie avec un maigre deck de base composé de 10 cartes (qui sera immuable à chaque run), spécifique à chacun des héros que vous incarnez (enfin pas tant que ça !). Dix cartes ça semble peu, néanmoins, pas de panique, aucun risque de fatigue : à l’exception de certaines cartes à usage unique, votre défausse sera mélangée et remise dans votre pioche, une fois celle-ci épuisée, dans un cycle infini. Notez également que de base, vous vous défaussez du reste de votre main à la fin de chaque tour.

Ensuite, après chaque combat, vous aurez la possibilité (entre autre) de récupérer une carte aléatoire en lootant le boss vaincu (et d’une relique s’il s’agit d’une élite) : comme dans de nombreux jeu de cartes, vous serez confrontés au dilemme cornélien du draft, c’est-à-dire le choix d’une parmi trois cartes. Ce sont ces choix qui vont vous permettre, par des décisions de deckbuilding, de définir votre style de jeu pour cette run spécifique. Un build plutôt contrôle et défensif ou à l’inverse très agressif ? Une approche plus tricky avec des combos et des synergies poussées avec les Reliques ? Vous constaterez qu’il y a une infinité de stratégies qui mène à la victoire, et c’est ce qui rend ce jeu si addictif et si intéressant à re-run !

Le deck de base - Slay the Spire
Le deck de base
Un exemple de draft - Slay the Spire
Un exemple de draft

Les types de cartes

Les cartes de la bibliothèque sont divisées en trois groupes : les Rouges reservées au héros Soldat de Fer (Ironclad en VO), le Vertes pour La Silencieuse (Silent en VO) et les Neutres (dites sans couleur, accessibles aux deux classes), à cela s’ajoute des cartes spéciales Statut et Malédiction (voir plus bas).

Ensuite communes aux trois «couleurs», on distingue trois types de cartes :

  • Pouvoir : Il s’agit d’un buff qui une fois joué sera actif durant tout le combat
  • Compétence : il peut s’agir d’armure, de buff, de debuff sur le boss, de soin, ou d’actions sur votre main comme la réduction du coût de mana, ou de la pioche.
  • Attaque : toute carte infligeant des dégâts directs.
Exemple de Pouvoirs et de Compétences - Slay the Spire
Exemple de Pouvoirs et de Compétences

Les Reliques

Les reliques sont une composante importante du jeu, dont l’effet va vous donner un avantage, qu’il s’agisse d’un buff, d’un debuff sur vos adversaires, comme d’un effet sur des cartes spécifiques ou sur votre pioche etc. Une fois acquises, elles seront actives pour tout le run, elles sont visibles en haut à gauche de l'écran un peu comme une barre de buffs.

Vous commencez le jeu avec deux reliques de base :

  • Une relique de soin avec l'Ironclad : +6pv par tour
  • Une relique de pioche avec la Silent : +2 cartes piochées au début de chaque combat.

Ensuite, vous récupérerez des reliques via les coffres, en tuant des Elites, dans certains events des Salles mystères, chez le marchand et pour finir sur le boss final. Elles vont la plupart du temps vous permettre des synergies avec votre deck, au point même d’en orienter le building, pour accéder à des combos bien craquées (ce qui sera nécessaire pour venir à bout des boss les plus corsés). Néanmoins il faudra bien choisir vos reliques, notamment celles gagnées sur les Boss de fin d’acte, puisque bien que très puissantes elles comportent souvent un draw back.

Une partie des nombreuses reliques que vous récupérerez dans le jeu. - Slay the Spire
Une partie des nombreuses reliques que vous récupérerez dans le jeu.

Les Potions

Un donjon crawler sans potion, ce serait un peu comme une St Patrick sans Guiness, fort heureusement Slay the Spire ne nous laisse pas sur notre soif avec plus d'une dizaine de potions disponibles dans son bar. Leurs effets sont somme toute assez classiques, du soin, des buffs, des débuffs et j'en passe. Elles peuvent être vitales même lors de certains combats, et devront donc être utilisées avec raison. Notez néanmoins que vous ne pouvez pas portez plus d'un pack de 3 dans votre musette, si c'est le cas vous devrez éventuellement en jeter une pour en stocker une nouvelle. Les Potions sont récupérables un peu partout, qu'il s'agisse des loots de boss, des coffres mais aussi chez le marchand. (Alors perso, autant lacher 10 balles dans une pinte IRL ne me pose pas de problème, autant je ne suis pas très fan de claquer de la tune pour des consommables en jeu, à vous de voir, mais vous aurez bien mieux à faire avec votre Or)

Slay the Spire

Malédiction, Statut

Si les Reliques sont la plupart du temps un gros boost, en revanche s’il s’agit d’une carte Malédiction récupérée dans une salle mystère, vous allez hériter d’un handicap parfois très gênant : Il peut s’agir d’une simple carte sans effet qui va pourrir votre deck, mais d’autres sont bien plus funestes comme Regret qui vous enlève autant de points de vie qu'il vous reste de cartes en main à la fin du tour, autant dire que ça pique. Il faut noter qu'elle peuvent être détruites chez le marchand, à l'exception de Malédiction fatale.

Les cartes Statut, elles, sont générées par les boss mais ne persistent dans le deck que durant un seul combat, de la même manière, il y en a deux types, les cartes mortes sans texte, et les cartes avec un effet négatif (comme Brûlure, qui inflige deux dégâts si vous l'avez en main à la fin du tour.)

Les cartes Statuts - Slay the Spire
Les cartes Statuts
Les cartes Malédiction - Slay the Spire
Les cartes Malédiction

Ce n’est pas la taille qui compte !

Votre deck va donc s’étoffer au fil de la partie, si pour les quinze premières cartes c’est un plus, l’accumulation au fil des Actes va devenir problématique. En effet avec un deck trop gros vous allez peiner à récupérer vos cartes importantes (notamment les Pouvoirs que vous allez vouloir en main de départ). Sachez que, de base, le jeu ne propose pas de Mulligan (c’est-à-dire de sélectionner/renvoyer des cartes de la main de départ) néanmoins, pour compenser ce défaut, le jeu offre des cartes de pioche puissantes et variées. Il faudra donc malgré tout tenter de limiter votre deck à une taille raisonnable, et pour cela plusieurs moyens : le premier c’est le marchand, où pour de l’Or il vous sera possible de détruire une carte. Contrairement à des CCG comme Hearthstone, vous ne récupérerez pas de composants, puisqu’il n’y a pas de craft dans Slay the Spire. Non, désenchanter est en soi un atout, qui vous permet en sus de dégager une éventuelle Malédiction de votre deck. L'autre moyen de réduire la taille du deck, c’est aussi tout simplement de passer certains drafts, puisque le jeu le permet, notamment si votre stratégie commence à être bien huilée.
Pour illustrer ce propos, un joueur est parvenu à défaire le boss final avec seulement deux cartes dans son deck, abusant d’un cycle infini facilité par des reliques, et lui permettant d’OTK n’importe quel boss !

Un étonnant run qui se termine victorieux avec seulement 2 cartes dans le deck !

L’avis de la Rédac’

Passionnant, addictif, Slay the Spire est un jeu excessivement généreux pour un early accès. Les développeurs semblent également très investis et à l’écoute d’une communauté passionnée : les mises à jour sont fréquentes, et le jeu ne souffre de pratiquement aucun bug. On peut lui reprocher sans doute une esthétique un peu lisse, ou manquant de personnalité, mais c’est largement compensé par un excellent game design. Facile d’accès, il n’en offre pas moins des mécaniques très denses une fois les bases assimilées, qui vont permettre de tester des gameplays très différents, de chercher des synergies improbables ou complètement craquées. Il répond en cela parfaitement à la fameuse devise de Blizzard « Easy to play hard to master », permettant une re-jouabilité sans lassitude malgré un contenu encore limité. Il faut dire que la composante RNG inhérente à ce type de jeu ajoute aussi un peu de piquant (bon ok et parfois de frustration !)

Une chose est sûre, les développeurs fourmillent d’idées, ils travaillent déjà sur une nouvelle classe de héros, tout en continuant à améliorer le contenu déjà existant. En tant que joueur Hearthstone, je prends beaucoup de plaisir avec ce jeu, plus encore sans doute que sur les Virées en Donjons que j’avais pourtant bien saignées (!)

Un excellent game design
Une re-jouabilité sans lassitude
De nombreuses possibilités de deck building (il n'y a pas UN build viable mais différentes approches)
Un prix honnête, compte tenu des heures de jeu qu'il offre
Extrêmement addictif
Beaucoup d'aléatoire, qu'il s'agisse de la violence des boss communs qui peuvent vous OS ou de la RNG des Salles Mystères : ça peut être très frustrant.
Un choix de classes de personnage encore limité, qu'on espère voir rapidement s'étoffer
Des graphismes qui manquent un peu de profondeur
Un background indigent, même si c'est d'une importance très mineure
Extrêmement addictif (!)
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Nicolas K. de Richter
Konick

«Nul vainqueur ne croit au hasard» - Nietzsche

L'actu

En Continu

11:40 Slay the Spire est désormais disponible en version finale
01:48 Slay the Spire : le Défectueux est disponible et jouable !
16:02 Explications sur les défis quotidiens
11:18 Solution pour résoudre le bug de perte des Ascensions
17:18 Les conseils de Bestmarmotte pour bien débuter sur le jeu !
12:04 Slay the Spire : les Boss de l'Acte 1
14:12 Les Ascensions dans Slay the Spire
10:16 Guide de deck Exhaust pour le Soldat de Fer
10:34 Présentation des malédictions et status
10:03 Présentation des cartes neutres

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