Test de REZ Infinite
Initialement sorti sur Dreamcast en 2001, merci pour le coup de vieux, Rez revient aujourd'hui sur PC dans une version affinée pensée pour la VR, avec un niveau bonus sous UE4 en prime. Rez Infinite est disponible sur Steam pour 19,99€ et est compatible Vive et Oculus Rift.
Raï shooter
Réalisé par Tetsuya Mizuguchi, le REZ originel était un titre très particulier à côté duquel on pouvait complètement passer si son concept était mal interprété. Il faut dire que le créateur japonais a toujours eu en tête de vouloir mêler la création de musique à des mécaniques ludiques, ce qui est déjà assez tordu comme idée ; il avait également dans l'idée de vouloir faire passer le joueur dans une sorte de transe dans laquelle les pistes sonores et ses mouvements à la manette formeraient un tout. C'est assez particulier et, évidemment, tout le monde n'est pas forcément réceptif à ce genre de vision pour le jeu vidéo, mais elle a au moins le mérite d'exister, et avec l'apport de la réalité virtuelle et un bon casque sur les oreilles, le but de Mizuguchi est quasiment atteint. Pour ceux qui n'ont jamais entendu parler du jeu, il s'agit d'un rail-shooter basique dans lequel la moindre pression sur la touche de tir effectue un beat, comme n'importe quel élément interactif du jeu d'ailleurs. Tout, de la mort des ennemis à leurs projectiles, est là pour coller le mieux possible avec la piste sonore du niveau en cours. Si les musiques sont plutôt calmes dans les premiers stages d'un monde, elles finiront par devenir complètement techno et bien lourdes avant la conclusion de ceux-ci, pour finalement être transfigurées par l'arrivée du boss des lieux. Le gameplay est donc très minimaliste, puisqu'il suffira de balayer l'écran à la manette, ou à la tête avec un casque VR, en maintenant le bouton de tir appuyé pour locker jusqu'à huit points simultanément. Il suffit ensuite de lâcher la touche pour que les missiles partent dans toutes les directions indiquées au préalable. L'espèce d'anti-virus que l'on contrôle pourra également se prémunir de bombes trouvées çà et là dans les niveaux couloirdesques du jeu, ces dernières permettant de causer à bloc de dégâts dans un grand rayon d'action. Vous l'aurez compris, le gameplay du jeu est pour le moins minimaliste, il s'agit finalement davantage d'une «expérience» que d'un véritable jeu vidéo à part entière.
Particule yeah !
Pourtant, on réussit très vite à se prendre au jeu, une alchimie se crée entre l'excellente musique électro, les décors psychédéliques tout en fil de fer et les phases de shoot qui viennent s'ajouter à l'ambiance de manière harmonieuse. Et puis tout cela est désormais transcendé par l'expérience apportée par la réalité virtuelle : l'effet est réussi et certains passages donnent le tournis tellement l'immersion dans cet univers abstrait est ténue. La force du jeu, paradoxalement, est cette direction artistique minimaliste qui n'a finalement pas à souffrir des faiblesses techniques du support sur lequel il se trouve. Sorti il y a 15 ans, REZ n'a pas pris une ride et n'en prendra probablement jamais. Cette énième re-sortie du jeu est accompagnée d'un tout nouveau niveau réalisé grâce à l'Unreal Engine 4 et là, c'est la grosse claque. Bourré d'effets de particules et de joyeusetés graphiques de tous les côtés, cette Zone X est un peu comme si vous vous retrouviez au milieu d'un feu d'artifice particulièrement réussi. Il est même possible de naviguer dans cette partie grâce aux gâchettes, chose impossible dans les autres stages «classiques» du jeu. Là pour le coup, on aimerait en voir plus, la Zone X durant 20 minutes à tout casser : un titre entier basé sur le même concept et inédit à la VR, on signe tout de suite.
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Les plus et les moins |
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La Zone X | On accroche... ou pas | ||||
Un jeu qui n'a pas pris une ride | On en fait tout de même vite le tour | ||||
L'apport de la VR, indéniable | |||||
La bande-son |