Blitzkrieg 3, PC

Le RTS a ses adeptes, c'est certain. Les communautés les plus actives sur ce type de jeu en Europe se trouvent en Allemagne ou encore plus à l'ouest de la Toundra, en Russie. Et ça tombe plutôt bien puisque ce sont des russes qui nous ont parlé de Blitzkrieg 3, leur nouveau bébé musclé comme un Panzer. Nival est le studio responsable de cet acte de guerre ludique piloté à la souris et au clavier. 60 personnes ont travaillé sur le titre dans les locaux du studio de Moscou et après une petite entrevue des plus sympathiques, Millenium vous offre ses premières infos sur le jeu.

Fact is fact. Commençons par détailler ce qui attend les joueurs sur le jeu ayant pour background les hauts faits de la Seconde Guerre Mondiale. Si les développeurs ont voulu rassurer tous les journalistes présents à la réunion en signalant que leur jeu serait plus simple à prendre en main que les anciens opus de la série, nous pouvons rassurer les vieux briscards qui ne sont pas devenus des ramollis de la molette pour autant : Blitzkrieg 3 reste hardcore dans l'âme. Ce sont des modulations dans la mise en place formelle du jeu qui viennent raffermir la vision des auteurs du nouveau Blitzkrieg.

En lieu et place d'une campagne solo raisonnable, Nival a préféré nous dévoiler un agencement asynchrone basé sur des modes de jeux alternatifs comme le mode Defense ou Offense de son multijoueur. Théoriquement, rien de neuf pour les joueurs tant l'exploitation des dits modes dans d'autres RTS entre comme un vecteur de choix dans les équations simplifiées qui les animent. Blitzkrieg 3 ajoute sa surcouche à cette mécanique en proposant aux utilisateurs de légiférer sur le monde interne et interconnecté du jeu. Proposer une map sur laquelle vous avez build vos plus féroces pièges, dont vous avez sournoisement maquillé les entrées d'un village pour trapper à un carrefour des unités mobiles ou des fantassins, deviennent par exemple des rouages essentiels du mode Defense. Un mode de jeu qui peut sembler passif mais dont l'exotisme ingame est vivifiant.

Nival a d'ailleurs promis à ce sujet de peupler son jeu d'une base de données phénoménale où chaque joueur dans le monde pourra, s'il le souhaite, s’essayer aux casse-têtes que d'autres joueurs auront composé depuis leur PC. L'arborescence de contenus divers et variés est promis à la durabilité. L'agencement, l'architecture, des dispositifs militaires que vous pourrez coordonner, sont des choix qui sont réservés au seul joueur dans ce système qui pourra tester sa création face à l'IA ou les joueurs.

Dans cette optique, et pour éviter de trop accaparer le joueur dans des tâches de micro-gestion ponctuelles, Nival a délibérément gommé le système de ressources de l'univers du jeu. Une manière de rendre plus organique son écosystème ludique, orienté click to run. À cette idée, Nival oppose un système pour définir l'orientation d'une partie pre-lancement à la manière d'un Card Game. Une barre symbolise le nombre maximum d'unités déployables sous l'impulsion d'un timer qui pousse à l'action. Toute la production de bâtiments, base, production est stratifiée par la volonté du joueur, les zones d'effets sont représentées par des cercles autour de chaque élément géré, et la plupart des décors sont destructibles ou encore utilisables ingame lorsqu'il s'agit de bâtiments civils par exemple.

Chaque faction (au nombre de trois : alliés, URSS et puissance de l'Axe) bénéficiera de ses propres unités déployables, chars de combat, tenues spéciales, buffs ou stuffs singularisant la campagne du jeu au même titre que les parties en ligne. Le tout est agencé de manière rectiligne en termes narratifs et scénaristiques puisque la chronologie historique qui séquencera la campagne entrera en ligne de compte pour chacune des factions. L'évolution technologique durant la durée du conflit est aussi prise en compte par la voie de changements de skins pour certains véhicules ou unités. Bref ça sent bon, c'est racé, et ça a du peps. Graphiquement, le tout est habillé de manière claire, plutôt détaillé, avec quelques animations sympathiques lors des destructions de bâtiments. L'ensemble est porté par une bande son entre le classique et le martial, avec des sons adaptés pour chaque faction, bref c'est carré comme un patron et net comme une attaque placée à la carotide. 

Niveau immersion Blitzkrieg 3 fait le job. Il est à noter que Nival a refusé d'implémenter un système de micro-transactions ingame et a préféré l'option du DLC avec du contenu téléchargeable régulièrement, un modèle économique qui peut rassurer l'adepte du skill pur. Cette donnée répond symétriquement à l'interface du jeu qui ne propose pas encore de dashboard ou de leaderboards mais qui intègre cette idée de "puissance du contenu". Le contenu est géré par l'utilisateur pour l'utilisateur et un mode miroir appelé « Selfie » permet dans l'opposition, de se confronter à ses propres créations afin d'affiner les recherches qui contextualiseront une map proposant un challenge effectif à toute la communauté sur le jeu. On attend de voir la suite, le potentiel est là.