Transformers Age of Extinction Blu ray

Bay est un réalisateur à part de la sphère des cinéastes. Sa vocation : faire de l'entertainement pour l'entertainement. Jamais il ne s'en est caché et ne s'offusque rarement lorsque l'on critique ses films pour leurs scénarios, un brin légers. Avec Tranformers : L'Âge de l'Extinction, il revient matraquer les amateurs d'effets spéciaux tous plus dingues les uns que les autres. Réaliser un film d'action grand public, c'est aussi connaître le rythme et les mécaniques qui, techniquement feront d'un blockbuster une tuerie ou un navet. Avec ce quatrième épisode de la saga Transformers, Bay propose encore une fois un voyage dans le monde de sa folie visuelle.

L'Âge de l'Extinction pose des bases intéressantes lorsque l'on en observe le sens. Bio-éthique, limite à la création, interaction homme-machine, dans les tiroirs du film des pistes s'enchevêtrent sur l'origine des Transformers et le pouvoir que peut se revendiquer l'Homme dans sa quête fantasmatique de savoir. Créer le robot parfait est l'idée motrice du nouveau Transformers. Sauf que cette dernière ne tend pas à se développer dans le seul contexte transhumaniste qu'un film cyberpunk pourrait imposer. Du noir, le film garde cette idée de l'idéologue, celle de penser que l'angoisse n'est que pensée du futur et que l'Homme ne peut pas tout maîtriser. En dehors de cette idée, Bay continue de produire ce qu'il sait produire : de l'action pure et dure. L'Âge de l'Extinction propose aux spectateurs de découvrir un nouveau casting plutôt consistant, quatre ans après les événements de Transformers : La Face cachée de la Lune. Avec un Mark Werlberg dans le rôle d'un père de famille (que l'on a tout de même du mal à croire), amateur de robotique à ses heures. Une Nicola Peltz toute mimi et de nouveaux Transformers (les Dinobots étant tout de même des VIP de choix dans le film), c'est finalement du côté des bad guys et personnages secondaires : Stanley Tucci (drôle), Titus Welliver et Kelsey Grammer que le film trouve un contrepoids qui suscitera un minimum d'intérêt.

Il ne faut pas oublier Lockdown, en nouveau nemesis de l'espace, qui ferait passer Megatron pour une guimauve. Malheureusement l'Âge de l'Extinction est toujours parasité par le discours paternaliste et moral de ce bon vieux Optimus Prime, en plus de jouer la carte Pixar avec des Transformers sortis d'un dessin animé. Mentions spéciales au robot obèse incarné par John Goodman, issu très certainement d'une puissante séance de brainstorming de l'équipe marketing qui a pensé le personnage en fonction du public des films Dreamworks and co. Pareil pour le Transfo-Samuraï pour lequel Ken Watanabe a prêté sa voix. Les enfants apprécieront, les plus vieux un peu moins. Si on s'arrêtait à ça, l'Âge de l'Extinction serait un film qui a du corps, de l'humour mais manque d'ambition narrative. Mais voilà, Transformers ce n'est pas ça, et au niveau visuel on s'en prend plein la vue. Location exotique  pour cet épisode (Detroit étant mangé à toutes les sauces par les réalisateurs hollywoodien) : Hong Kong est la ville qui sert de décor de cet épisode. Grandiose au niveau technique, bien mis en scène, dynamique, avec cette science du rythme impactante, le nouveau Transformers déroule ses presque 3h de film sans qu'on les voit passer. Et ça c'est un tour de force.

Au niveau de son image, Transformers réalise comme à son habitude un sans faute. Premier film tourné avec une caméra 3D Digital IMAX le film est impactant sur certains plans, définissant une nouvelle trajectoire pour les films grand spectacle. Toujours à la pointe de l'innovation, Bay a aussi fait appel à une entreprise autrichienne (Wunderwerk) qui a mis au point un dispositif robotisé de mouvements pour les caméras numériques. Muni d'un bras pivotant, le robot permet à la caméra embarquée de générer 7 axes de mouvements à partir d'un point fixe. Le résultat est impressionnant de fluidité pour certaines scènes où le spectateur tourne autour des personnages du films sans qu'à aucun moment le plan ne s'arrête. C'est une donnée des films de Bay, le réalisateur aime partir d'une unité de plan microscopique (un gros plan sur un visage) pour ensuite dériver sur le macroscopique (plans larges impressionnants ou scènes de combats). Transformers Age of Extinction délivre parmi les plus beaux effets spéciaux qu'il nous ait été donné d'observer dans un film hollywoodien, le tout est traité avec minutie sous l'angle d'une colorimétrie adéquat et d'une coordination sans faille lorsqu'il faut intégrer les robots dans le champs d'action de la caméra. 2H45 de film et à aucun moment il ne transige sur l'exploitation du domaine du visuel. Une performance remarquable.

Toujours plus loin dans la surenchère Age of Extinction propose le Dolby Atmos que ce soit pour sa version 2D ou 3D, la technologie hybride créée en 2012 permet de minimiser les pertes sonores en verticalisant le son. Avec un équipement en 7.1.2 la possibilité d'utiliser des enceintes au dessus des têtes et celles des enceintes à mi-hauteur, restitue une qualité sonore nouvelle génération, si vous disposez de 10 ou 12 enceintes pour se faire. La clarté du rendu rehausse l'immersion du spectateur, et à aucun moment les explosions ou autres effets sonores puissants ne sont brouillés ou altérés par des effets de basse mal gérés. C'est net, et sans bavure. Au niveau des dialogues et de la bande sonore, tout est parfaitement spatialisé afin d'obtenir une qualité de rendu au top. Techniquement irréprochable, et ce, quelle que soit la version anglaise ou française choisie. Assez bluffant.

Quand Bay et Spielberg s'associent (Spielberg étant un des producteurs du film), on sent que les deux réalisateurs ont une idée bien particulière des bonus que les acquéreurs pourront découvrir sur leur disque. Les retours des acheteurs de la réédition d'Indiana Jones sur les bonus de la compilation ont porté leur fruit. Un disque bluray est entièrement dédié à une myriade de reportages sur le film. De sa fabrication, son tournage ou ses contenus originaux commerciaux, le fan de la série sera happé durant de longues heures devant son téléviseur. Les anecdotes des acteurs, les secrets de mise en scène de certaines scènes, abreuvent le disque de contenus intéressants, d'autant que Bay est très loquace pour expliquer son mode de fonctionnement sur les plateaux de ses films. Une plus-value plus qu'appréciable. Les clients sont satisfaits.

Verdict : Son, image et contenu au Top